Situation et Perspectives de l’économie mondiale 2020 et son effet sur le crédit immobilier en France pour les non-résidents et expatriés.

Crédit International • 10 novembre 2020

Dans un contexte marqué par des conflits commerciaux prolongés et toute une série d’incertitudes politiques, l’économie mondiale a connu une détérioration importante et généralisée.
 
Le monde a traversé une période d’instabilité financière et économique. La crise sanitaire a remis en cause les principaux fondamentaux de l’équilibre économique. Chute du PIB et du taux de croissance, augmentation du chômage partiel et du licenciement économique, augmentation des aides étatiques pour maintenir le niveau de consommation, l’économie mondiale a connu de réels changements. 

Crise sanitaire Covid-19, Brexit, attentats, élections présidentielles et différentes manifestations dans plusieurs pays du monde. De quelle manière la conjoncture mondiale affecte-elle le financement des non-résidents et expatriés ? 


La situation économie mondiale et ses perspectives 

D’après l’ONU, cette année, les revenus par habitant devraient stagner ou baisser dans 1 pays sur 5.

La croissance de l’économie mondiale a enregistré son taux le plus faible en une décennie, baissant à 2,3% en 2019 contre 3,8% en 2018. D’après un rapport des Nations Unies, la croissance économique mondiale peut atteindre 2,5% en 2020. Toutefois, une aggravation des tensions commerciales, de la crise financière, ou une augmentation des tensions géopolitiques pourrait freiner la reprise économique. La croissance pourrait ralentir et baisser à 1,8% cette année.


États-Unis : 


Aux États-Unis, la décision de la Réserve fédérale américaine quant au fait de baisser les taux d’intérêt pourrait relativement soutenir l’activité économique. Toutefois, l’absence de stimulation financière, la perte de confiance des employeurs et employés et les incertitudes politiques devraient entraîner un ralentissement de la croissance du PIB de 2,2% en 2019 à 1,7% en 2020.

Donald Trump a mis en place un plan d’aide de 2,2 milliards de dollars pour relancer l’économie du pays. Des discussions viennent de reprendre pour mettre en place un nouveau plan d’aide d’au moins 1,5 milliards. Cependant, la gestion des États-Unis de l’épidémie est catastrophique et les élections ajoutent de l’incertitude. L’arrivée à la Maison-Blanche de Joe Biden fait par ailleurs craindre un alourdissement de l’imposition. 



Chine :


En Chine, le pays de Xi Jinping paraît encore une fois le mieux placé. La tendance à la baisse sera contrée et inversée par les politiques monétaires et fiscales qui visent à soutenir l’économie chinoise. Le taux de croissance est de 6,1 % en 2019 et sera de 6% en 2020 et de 5,9% en 2021. Pékin a déjà repris sa croissance d’avant crise, après une chute au début de la crise sanitaire, le PIB a crû de 3,2% au 2ème trimestre par rapport à la même période en 2019. Le PIB devrait rebondir à 6,8%. 


Europe :

 

Les prévisions sont beaucoup plus pessimistes en Europe, un PIB de 1,6% en 2020. L’activité de la zone euro au 1er semestre connaîtrait un recul inédit en 2020 (-7,9%) du fait de la sévérité de l’épidémie et se redresserait en 2021 (+6,3%) sans retrouver son niveau avant crise. Le choc économique corrélé directement au confinement a été très violent pour l’Union Européenne, en particulier pour l’Espagne, l’Italie, Portugal et la France qui ont mis en place des mesures de confinement plus strictes. Contrairement aux États du Sud ou l’économie est tournée davantage vers les secteurs les plus touchés par l’épidémie (tourisme, aéronautique), les États du Nord sont plus solides et plus résilients. Les plus pessimistes anticipent déjà le retour du spectre de l’éclatement de la zone euro. Grâce à la politique de la BCE ce scénario sombre semble pouvoir être écarté. Le programme de la BCE de rachat massif de titres de dettes souveraines a permis aux pays membres de l’UE de continuer à s’endetter à peu de frais. Les pays les plus touchés bénéficieront aussi de l’accord signé en juillet dernier : L’UE va emprunter en son nom propre 750 milliard d’euros sur les marchés, une première dans l’histoire. La France devrait ainsi bénéficier d’une enveloppe de 40 milliards d’euros.

 

Royaume-Uni :


Il y a quelques mois, Boris Johnson promettait encore aux Britanniques que leur pays serait plus fort grâce au Brexit. A ce moment-là, les prévisions n’étaient déjà pas totalement optimistes quant à l’effet de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Les promesses de Boris Johnson se sont effondrées depuis que la crise du Covid-19 a débuté. Le plan de relance de 33 milliards d’euros présenté par Boris n’inversera pas la tendance. Les anticipations prévoient un retour au niveau avant crise en 2024.


Le Moyen-Orient :


En début d’année, les pays de la zone ont été fortement affectés par la crise pétrolière. L’accord de l’OPEP+ sur la limitation de la production a permis de faire remonter le prix du baril. Les États pétroliers doivent faire face également à la chute de la demande du fait de la mauvaise conjoncture mondiale. Les pays du Golf espéraient développer le secteur de tourisme, malheureusement il s’agit du secteur le plus frappé par l’épidémie.


L’Afrique :


L’Afrique, malgré les difficultés considérables qu’elle a connues, est en situation de quasi-stagnation. Le Maghreb et l’Afrique du Sud sont les plus touchés par l’épidémie. La baisse générale des prix de matières premières dont beaucoup de pays africains dépendent a mis un coup à la stabilité économique. La chute de la fréquentation touristique a également fortement affaibli le PIB : une perte estimée à 50 milliards d’euros. Le continent dépend de la reprise économie mondiale. Toutefois, selon les prévisions du FMI, L’Afrique devrait tout de même croître l’an prochain de 3,4%. 


Effets directs et indirects sur le financement des non-résidents et expatriés

L’industrie immobilière a des avantages propres : rempart contre l’inflation, faible corrélation avec l’activité économique, actifs solides. Toutefois, malgré ces nombreux atouts, l’immobilier et le marché du crédit sont réellement impactés.


Les mesures budgétaires de grande ampleur permettent de maintenir une certaine stabilité. Côté banque, les experts s’accordent à dire que le contexte de taux bas va perdurer.


A la suite du premier confinement en France, nous avons cru à une immobilisation totale du marché et des dossiers de demandes de financement pour non-résidents et expatriés. La surprise fut agréable : les banques se sont réorganisées pour faire face aux mesures inédites, les dossiers non-résidents et expatriés ont continué à être pris en charge par les banques. Cependant, les délais d’instruction ont doublé voir triplé à cause des effectifs réduits en agence et de la fermeture totale de certaines antennes. En mai dernier, les banques ont repris un rythme normal. Les départs en congé au mois d’août (entre 2 à 3 semaines) n’ont pas aidé les banquiers à rattraper leur retard. L’annonce du second confinement était très dure à gérer pour les emprunteurs. L’approche des fêtes de fin d’année et l’obligation des banques à finaliser les prêts « Action sociale » et les prêts à taux 0 pour les résidents avant la fin d’année les rend très sélectives sur les nouvelles demandes.

 

Les demandes sont classées par ordre d’urgence. Pour un projet de rachat de prêt, les délais annoncés sont en moyenne de 6 mois, ce qui est énorme. Les banques priorisent leurs propres clients pour l’instant et ne sont plus sur une démarche commerciale de nouveaux prospects.


Les banques ont durci leurs conditions de financement pour les non-résidents et expatriés :


-       Plus de prise en compte des Bonus en revenus pour la majorité des banques et pondération pour certains

-      Certaines banques refusent automatiquement les dossiers lorsque les emprunteurs travaillent dans le secteur               hôtelier, restauration, aviation

-      Centaines banques n’appliquent plus de différentiel pour le calcul de l’endettement

-      L’épargne disponible doit être sur un support non risqué (type Livret A ou PEL). Les banques refusent aujourd’hui           les dossiers lorsque les emprunteurs ont la majorité de leur épargne sur des supports risqué (instruments                      financiers)

-      Les banques demandent plus d’apport sur les projets

-     Les revenus locatifs type AirBnb, Booking ne sont plus pris en compte même avec une pondération. Les banques           considèrent ses revenus instables compte tenu du contexte actuel et de la fermeture de plusieurs frontières. 


La bonne nouvelle, la crise sanitaire a permis des petites révolutions dans le secteur bancaire mais aussi dans le secteur notarial.


Le travail à distance à permis l’envoi des dossiers de demande de financement de manière totalement numérique et digitalisée. La quasi-totalité des banques disposent aujourd’hui d’un processus de montage, ouverture de compte, assurance prêt et édition des offres totalement digitalisée. Pour les non-résidents et expatriés plus de déplacement obligatoire en France pour leur dossier de prêt. Certaines banques sont toujours assez rigides sur le déplacement mais des solutions alternatives sont envisageables.



Le monde entier attend une sortie de la crise du Covid-19 et un retour à la normal. La grande question est quand ? Les politiques de chaque pays seront-elles efficaces pour remettre l’économie à pied ?

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